mardi 18 mai 2010

Sur la route...

il arrive de croiser des panneaux qui sortent de l'ordinaire, comme celui-là :

L'étonnement n'est complet que lorsque l'on croise cette "luge", qui n'est pas qu'un jouet d'enfants mais aussi un moyen pour transporter des charges lourdes vers l'avale (évidement).

Il arrive également de croiser des colporteurs en provenance directe du Vietnam (comme l'atteste la plaque d'immatriculation), chargés de toute leur quincaille.


Mais ce qui a fini par attirer mon attention, c'est un détail que l'on trouve à l'arrière des camions et qui décore leurs gardes-boues.

Le premier dans le hit parade est sans doute celui là :

Le Che (ou son cousin), et quoi de plus normal dans une république démocratique populaire ?

Mais il y a plus étonnant, notamment avec lui :

Personne d'autre que Al Pacino dans "Serpico" (ou alors son cousin, encore un fois).


Pour ce qui est du dernier, je le reconnais, mais je ne comprends pas ce qu'il fait là :


Il s'agit bien de Jonny Rambo, le plus grand égorgeur d'asiatiques de toute l'histoire du film américain.

Peut-être que la traduction du message nous permettra de mieux comprendre : "J'ai un grand cœur, mais pas si grand".

Décidément, le mystère s'épaissit...

Bestiaire Lao


Entre le buffle, symbole de la riziculture asiatique, et d'autres animaux plus étonnants, voilà un petit aperçu de ce que l'on peut croiser (ou manger) dans ce coin d'Asie...

Le fameux buffle d'eau ...


... et son congénère blanc (albinos), plus rare (et plus cher).

Les vaches du coin (pas très impressionnantes) ...


... mais si les mâles suivent le régime d'engraissement Hmong ...

... ça donne ça (plus impressionnant)


Après les bêtes à cornes, les bêtes à plumes...

... on voit mal, mais ce sont des hirondelles, elles se sont faites capturer pendant la journée, et se feront plumer, frire et manger dans la soirée.


Coco !?

Un coq frisé.


Déjà qu'une poule c'est ridicule, mais une poule sans queue, ça l'est encore plus.


Paon sauvage (qui va passer à la casserole).


Une panthiiire, plus très souple...


En parlant de casserole, des crapauds (et non des grenouilles comme ont a lâchement tenté de me faire croire).

Un autre met exotique, le criquet.

Des beaux chevaux (utilisés comme bêtes de somme pour ramener le riz des champs). Ce cliché vient donc contredire Private Joker (in Full metal jacket) qui déclare dans son interview qu'il n'y a pas un seul cheval dans tout le Vietnam. Le Laos, n'est pas le Vietnam me direz-vous. Certes, mais les américains, non pas suent faire la différence à cette époque.

samedi 15 mai 2010

Laow hai

Après le Laow Lao, je me devais de vous exposer une autre tradition que l'on rencontre plus dans les montagnes : celle de l'alcool de jarre (ou laow hai). La recette est simple mais change selon l'humeur et la famille. Il faut tout d'abord disposer d'une jarre avec une ébréchure (ce n'est pas un détail), la remplir de riz non décortiqué et moulu, d'eau, saupoudrer avec une levure adéquat et de laisser le tout fermenté 2 jours et 3 nuits (c'est souvent cette étape qui peut varier, pour avoir un résultat plus ou moins sucré, ou plus ou moins alcoolisé). La fabrication de cet alcool n'a rien de très originale, mais c'est dans son mode de consommation que réside toute la magie de l'alcool de jarre.


On plonge autant de pailles de roseau qu'ils n'y a de buveurs, et pour réguler la quantité que le groupe boit, on verse un verre d'eau claire qui chasse l'alcool au fond de la jarre, pour qu'il puisse être aspirer par nos protagonistes. C'est l'ébréchure de la jarre qui serre de témoin, car quand ces derniers pensent avoir engloutit leur verre, on en verse un nouveau, et si de l'eau déborde, ils sont bon pour un autre verre.Généralement, on sert autant de verres que de buveurs, mais nombres de resquilleurs ont vu leurs rations doublées. En effet, différentes techniques peuvent être utilisée pour se soustraire à l'absorption du mélange : tout d'abord, faire semblant d'aspirer et donner sa part à ses compagnons (on peut oser la parabole du dilemme du prisonnier). Une autre consiste à surélever sa paille pour absorbé un mélange moins concentré en alcool (mais peut être avec quelque grumeau de riz).
Pour les plus assoiffés, il existe encore la possibilité d'utilisé deux pailles (à l'exemple du chef du village de Gnod Lieng ci-dessous).


A suivre, une autre institution laotienne, la BeerLao...

Cordillière anamatique


Cette chaîne de montagne peu élevée (2820m) s'étend du nord au sud de la péninsule Indochinoise et forme une frontière naturelle entre le Vietnam et le Laos. Frontière naturelle certes, mais historiquement poreuse car c'est le long de la cordillère que se dessineront les pistes Hô Chi Minh durant la seconde guerre d'Indochine. Frontière culturelle également, qui sépare l'Asie du Sud-Est entre deux influences : une influence Indienne à l'Ouest (pour le Laos, la Thaïlande) et une influence Chinoise pour le Vietnam.

Le nord de cette zone de montagne fût, durant les conflits qui rythmèrent l'histoire de la péninsule au cours du XXième siècle, le siège des résistances au colon français (Dien bien phu) à l'impérialiste américain, et même au communisme (à travers la résistance Hmong). Aujourd'hui, cette région reculée est encore un lieu de production d'opium, ainsi qu'un refuge pour de nombreuses espèces sauvages souvent disparues dans les pays limitrophes, et qui elles aussi, résistent.

dimanche 3 janvier 2010

"Guns, (germs) and steel"


De 1953 à 1973, le Laos fut le théâtre de combats presque ininterrompus. Ses 35 années de guerres eurent des conséquence catastrophique sur la démographie, avec le déplacement d'un tiers de la population, les victimes des combats, et l'hémorragie des réfugiés fuyant le pays. Le Laos, contre qui les USA n'était pas entré en guerre, a pourtant reçut de la part de ces derniers, plus de 2 millions de tonnes de bombe, soit plus que l'ensemble du théâtre européen pendant la seconde guerre mondiale.
Le prise de pouvoir des communistes en 1975 n'arrangera en rien le déséquilibre de la balance migratoire du pays.
La province du Xieng Khouang fut particulièrement touchée par les bombardements américain de la seconde guerre d'Indochine, car habitant l'une des pistes Hô Chi Minh.
Conséquence direct de ce bombardement massif, les sols de la région sont encore infestés d'objet explosifs toujours actifs continuent de mutilé les habitants de la province(site UXOLAO). Autre conséquence, plus inattendue, est la naissance d'une industrie née du recyclage de l'acier des bombes. Ces dernières servent tour à tour de pilier pour les maisons, de matière première pour les couteaux et les outils.

samedi 2 janvier 2010

Thé Shan


Sous la cour impériale Chinoise, les fournisseurs de thé de la Cité Interdite parcourait l'Asie entière à la recherche des thés les plus fins. Chaque printemps, des prospecteurs étaient envoyés dans les forêts loatiennes pour y recueillir les bourgeons de théiers sauvages. Ce thé à l'aspect argenté était appelé thé "à pointes blanches" et sa consommation était réservée à la famille impériale. Dans les années 1920, un jeune agronome français partit à le recherche de l'antique forêt de théier sauvage, ett finit par la trouver au terme d'une expédition de plusieurs jours. Une station expérimentale fût ensuite mise en place dans la province du Xieng Khouang, dans le but de développer sa culture au Laos. A cette époque, les compagnies des Indes anglaises et hollandaises tiennent à leurs monopoles sur le commerce du thé. Elles vont faire préssion sur l'administration coloniale française qui en échange d'avantage commerciaux renoncera à la culture du thé. Le jeune agronome sera quant à lui muté au Vietnam. Mais les quelques pieds planter au Xieng Khouang, ainsi que d'autres sur le plateau des Bolovènes (au sud du pays) vont permettre le développement d'une culture du thé familiale jusqu'à nos jours.
Voilà la belle histoire de ce thé dont le goût est tout aussi particulier. Je me suis rendu dans un des village du Xieng Khouang où des théier sont encore présents, et poussent spontanément. Ici, pas de haies parfaitement taillées, les villageois conservent les pieds qu'ils découvrent aux grès des abatis-brûlis.

Nouvel an Hmong

Le peuple Hmong est d'origine montagneuse et sa population se repartie entre Chine, Laos, Vietnam et Thaïlande. Ce peuple qui c'est battu aux côtés des occidentaux pendant les deux guerres d'Indochine possède une diaspora, notamment aux USA et en France (Guyane française). La province du Xieng Khouang (région montagneuse au nord-est du Laos) abritant une forte communauté Hmong, j'ai pu assister aux célébrations du nouvel an Hmong en cette fin du moi de novembre 2009.

Parmi les moments forts des festivités, je reteindrai les combats taurins, qui ont lieu en amont de la ville de Phonsavan, dans un cirque creusé entre deux collines. Je vous laisse admirer les bestiaux élevés et engraissés spécialement pour l'occasion...




Ces festivités constitues une occasion de rassemblement pour les différentes communautés Hmong, qui sont divisées en 18 clans. L'apartenance d'un individu à un clan se définit par celle de son père (pour les enfants) et de son mari (pour les femmes). Les mariages au sein d'un même clan étant taboo, on comprendra l'intérêt de la jeunesse Hmong pour ces rassemblements. Les rencontres entre jeunes Hmongs sont organisées autour d'un jeu où filles et garçons s'alignent et se lancent une balle. Ils sont ainsi menés à discuter et à faire connaissance, le tous en tenues traditionnelles. Les enfants s'entraînent à ce jeu dès leur plus jeune âge :